Jamais le management n’aura autant évolué que ces dernières années, ces derniers mois, ces dernières semaines. En 2019 on parlait beaucoup du management des générations Z de leurs attentes, différentes de celles des générations Y ou X, de leur naissance dans un monde digitalisé, plus rapide, parfois brutal avec toutefois un souci pour l’inclusion de tous, des genres, des cultures, des religions, et même des âges. Et puis est venu le temps de la crise, non anticipée, non prévue, non vue tout simplement avec des générations entières de managers mis au pied du mur, démunis, perdus, plus de repères, plus de concepts, plus de théories car aucune n’avait envisagé ce cas de figure. Et voilà que toutes les générations X, Y, Z se retrouvaient confrontées aux mêmes problèmes, un futur qui d’un seul coup devenait aléatoire, voire disparaissait, des modèles de management dépassés, une incertitude totale, un manque de visibilité absolue et pour couronner le tout au-delà de la pandémie sanitaire, une pandémie médiatico-politique qui ne fait que complexifier un peu plus une situation déjà trop complexe à appréhender.
Alors le management dans tout cela ? adaptation, évolution, progression, et pourquoi pas révolution ? Adaptation car passer d’un mode de travail du « tous sur un site » au « télétravail » pas simple, quid de la motivation, de l’entraînement, mais aussi du contrôle ? évolution car ce fameux contrôle ne peut plus s’exercer comme avant, il faut s’adapter, déléguer, faire confiance, instaurer de nouvelles règles, utiliser le digital a bon escient pour tenir le choc quand le contact physique n’est plus possible, progresser pour tous les managers et les collaborateurs car il ya un impératif de formation pour suivre, s’adapter, continuer, être apte a switcher du monde réel au virtuel afin de pouvoir continuer à performer et trouver un équilibre dans un monde et des sociétés qui ont perdus les leurs, au final une vraie révolution.
Révolution car on sait que la crise sanitaire pourra durer et donc il va falloir s’adapter, pour recommencer puisque maintenant on a pris conscience de notre vulnérabilité, que les choses, les process, les grandes théories apprises ou non à l’école ou sur le tas venaient de voler en éclat, que l’intelligence artificielle ne pouvait pas nous sauver, Que le lieu de travail devenait multiple, du domicile à l’entreprise, et qu’au sein même de celle-ci il faudrait s’adapter, la repenser, la réorganiser. Replacer l’individu au centre, lui offrir de nouvelles conditions de travail, d’expression, d’équilibre pour qu’il se retrouve, pour que le passage du travail à domicile au retour à l’entreprise se fasse dans la sérénité.
Il va donc falloir tout repenser, les méthodes, les lieux, les actions, les réactions et la communication. Car oui le management devra communiquer et mieux, devra informer, rassurer, faire passer les messages sur lesquels la pandémie médiation politique a malheureusement échoué. Le management devra redevenir proche, les anciens modèles ont vécu, penser les remettre en place serait une erreur. Il va falloir du collectif, de l’humilité, de l’humanité. Il va falloir de l’écoute, de la compréhension, de l’empathie, du charisme. Il va falloir passer au management post-covid pour que les sociétés redémarrent, qu’elles deviennent citoyennes, qu’elles s’engagent dans la durée et dans la cité, qu’elles offrent à chacun de la souplesse, une vision, des engagements, un futur. Le management avant Covid a vécu, ce n’est pas l’heure de la collapsologie mais celle d’un nouveau départ, si celui-ci pouvait remettre l’individu au centre alors on en sortira tous plus forts sinon nous n’aurons pas retenu la leçon qu’un petit virus peut totalement détruire nos modèles en seulement quelques mois.